L’association Martijn est un club pédophile qui existe depuis 1982, qui avait même son propre parti politique. Une pétition a déjà récolté plus de 67.500 signatures. Et un avocat spécialisé vient d’enclencher une action en justice. La fin de la tolérance pour les pédophiles néerlandais ?

C’était une exception dans l’histoire européenne : un club pédophile, dont les activités étaient considérées comme légales. Cela ne pouvait se passer qu’aux Pays-Bas où la liberté d’expression est quasi-totale, comme l’a encore démontré le procès de Geert Wilders.

L’association Martijn était d’abord un magazine pédophile qui tirait à 500 exemplaires et fondé par trois amis en 1980. La pensée 68 était encore dans tous les esprits et la libération sexuelle était au zénith. En 1982, devant le succès du magazine, les amis décident de créer une association qui ferait la promotion de la pédophilie et contribuerait à la rendre acceptable dans toute la société. L’association Martijn était née. En 2006, l’association lançait un parti politique afin de défendre la pédophilie et d’en annuler l’interdiction aux Pays-Bas: le Parti pour l’Amour du Prochai, la Liberté et la Diversité. N’ayant pas assez d’électeurs, ils ont arrêté d’eux-mêmes en 2010, même s’ils ont encore fait une tentative de retour aux élections de mai 2011.

En Belgique, ce type d’association ne suscite pas la même sympathie puisque, comme nous vous l’avions reporté ici, une apparition du président, Ad van den Berg à la télévision flamande avait provoqué le scandale.

Changement d’époque

Aujourd’hui, le vent tourne et les Néerlandais ne veulent plus de cette association. Henk Bress, célèbre habitant de La Haye qui a été successivement chauffeur de taxi, tenancier de sex-club, de hooligan du DAO Den Haag ou de “chômeur professionnel” comme il aime à se présenter, n’en faisait sans doute pas l’adversaire idéal. Mais Henk Bress est aussi chroniqueur radio, éditorialiste dans plusieurs journaux populaires et a participé à des émissions de TV-réalité qui lui ont assuré la cote auprès des ménages néerlandais. Et aujourd’hui, il rassemble plus de 67.500 signatures sur sa pétition Non à l’association pédophile Martijn !

Une action en justice est également en cours. Jusque-là, il était pratiquement impossible pour la justice d’interdire l’association présidée par Ad van den Berg (photo du haut) à cause de la liberté d’expression. Le Ministère public – l’équivalent de notre parquet – avait d’ailleurs publié un message dans ce sens le 18 juin dernier: l’association Martijn ne sera pas poursuivie !

Mais, il vient de faire volte-face car un célèbre avocat spécialiste des lésions corporelles, Yme Drost, vient de démontrer un lien entre l’association et le viol répété d’une petite fille par son père. Celui-ci a déclaré à la police qu’il avait pu violer l’enfant et effacer les traces de son crime grâce à des conseils qu’il avait reçu de l’association.

Depuis, il ne se passe pas une semaine sans que des marches ou des actions plus violentes soient entreprises contre l’association ou l’un de ses membres. Le trésorier, Marthijn Uittenboogaard, qui a eu les vitres de sa maison récemment brisées, a demandé la protection spéciale du premier ministre Mark Rutte. Ce dernier l’a envoyé gentiment promener…

La fin de la tolérance envers les pédophiles aux Pays-Bas ? Ad van den Berg, le président de Martijn, affirme que non et semble sûr de lui. Les prochaines semaines nous dirons si la Hollande tourne la page.

Clint.be